Le retour en grâce des leurres métalliques

Snobés, ringardisés , mis au banc des leurres « has been », nos ferrailles font un retour en force depuis quelques années face au plastique.  Moins chers, quelquefois plus techniques, la pêche aux leurres métalliques n’a pas fini de nous prouver jour après jour son efficacité.

Il est loin le temps où le pêcheur ne disposait que des cuillers ondulantes et des tournantes pour œuvrer  au bord de l’eau. Il possède désormais un panel étendu de leurres qui permettent de faire face à presque toutes les situations :

La cuiller tournante

cuillères tournantesMerci à son inventeur, un homme dont le nom est tombé dans l’oubli d’avoir eu le génie de mettre au point ce leurre d’une efficacité impressionnante sur tous les carnassiers.  Bien plus tard, un peu avant la seconde guerre mondiale, c’est André Meulnart, alors ingénieur chez Peugeot qui mis au point la célèbre Aglia et fonda la marque Mepps.

Désormais tout pêcheur se doit d’avoir quelques cuillers tournantes dans sa boite, on pourrait ne pêcher qu’avec ce leurre tellement il est versatile. Seul problème il fait vriller les fils et les tresses et impose l’usage d’un émerillon à agrafe.

Il existe différents types de cuillers tournantes, à palette colorado, à palette feuille de saule, plombée en tête, double palette…Etc etc. On retiendra que le papillonnement des coloris sous l’eau ainsi que le vrombissement de la palette autour de son axe sont ce qui fait attaquer le prédateur. C’est tellement vrai que désormais on équipe des têtes plombées ou des leurres de palettes de cuiller.

La cuiller ondulante

cuillères ondulantesAncêtre des leurres, le chausse pied miniature est lui aussi d’une efficacité incroyable. Les premières cuillers ondulantes semblent dater du dix neuvième siècle mais leur usage intensif viendra au vingtième siècle avec l’invention du moulinet casting puis celle du moulinet spinning permettant de lancer ce leurre plus loin que ne le permettait auparavant les cannes à mouches utilisées.

Il en existe deux types : Les galbées qu’on pourrait comparer à un manche de cuiller à soupe et les creuses, plus comparables avec un chausse pied.

La galbée papillonnera plus vite et pêchera généralement plus creux que le chausse pied qui lui émettra de grosses pulsations lumineuses

L’ondulante de par son poids permettra soit de pêcher très creux soit au contraire dans très peu d’eau. Comme elle ne tire pas trop sur la canne contrairement aux tournantes, on pourra utiliser de gros modèles pour le brochet.

Le spinnerbait

spinnerbaits


Géniale invention de nos amis d’outre atlantique, le spinner bait est le 4X4 des leurres métalliques. Il s’agit d’une tête plombée équipée d’un bras supportant une ou plusieurs palettes de cuillers. Au vu de la forme de l’ensemble on constate que le spinnerbait nage toujours avec la pointe de l’ hameçon dirigée vers le haut et particulièrement bien protégée par les palettes en rotation.  Ce leurre passe quasiment partout, au milieu des herbiers les plus denses, dans les bois noyés, il n’y a que dans les courants qu’il n’est pas adapté.

On obtient avec le spinnerbait un effet de masse  plus important qu’avec la cuiller tournante auquel le décor de la tête plombée rajoute un effet de réalisme qui semble réussir sur tous les carnassiers.

Le Chatterbait

leurre chatterbaitLà aussi géniale invention d’un pêcheur dans son garage, le chatterbait est un rubberjig auquel on a rajouté une palette en tête. Celle ci va permettre au leurre d’acquérir à la traction une vibration très puissante ainsi que des flashs lumineux rapides.

Cousin du spinnerbait par l’utilisation de la tête plombée agrémentée de filaments silicones, le chatterbait s’en démarque pourtant  par sa facilité à pêcher un peu plus creux et à pouvoir se manier au ras du fond. Un excellent leurre de début de saison qui fait souvent la différence.

Le buzzbait

leurre buzzbaitLeurre d’été par excellence, le buzz bait est un dérivé du spinner bait. On lui aurait enlevé ses palettes pour y mettre à la place une hélice.  C’est un leurre de surface qui va créer un barouf d’enfer grâce à cette hélice.

Inventé lui aussi aux Etats Unis par les pêcheurs de bass, il a intéressé la vieille Europe car le brochet ainsi que les perches apprécient beaucoup cette action dans les parties peu profondes des étangs en été lorsque les alevins viennent y prendre le soleil.

L’animation est d’une simplicité enfantine, on lance et on ramène au plus vite en faisant splasher au maximum le leurre et  son hélice.

Le tailspin

leurres de pêche tailspinIl existe deux façons d’utiliser une palette de cuiller, ou bien elle tourne autour d’un axe grâce à un étrier ou alors elle tourne sur elle même par le biais d’un émerillon. Dans le cas présent c’est la seconde solution qui est retenue. Le tailspin est donc un leurre plombée assez lourd, en général figuratif auquel on aura ajouté une palette de cuiller en queue.

Ce petit leurre très dense sera un atout pour pêcher les petits carnassiers l’été mais pas que, nombre de brochets se sont pendus à mes tailspins. C’est un leurre qui vrombit plus qu’il ne vibre, il excelle dans les pêches en linéaire lorsqu’on recherche les poissons actifs.

La lame vibrante

lames vibrantes pour la pêcheLà encore, un leurre d’une simplicité déconcertante inventé sur le principe de tous les leurres métalliques : La perte d’équilibre qui permet la mise en vibration à la traction.

Une lame n’est qu’un bout de ferraille plat qui possède une partie bombée qui permettra une vibration très rapide. Généralement la lame est très figurative, un poissonnet équipé d’un gros œil auquel on peut même adjoindre une palette de cuiller. Par contre attention à ce que les deux vibrations émises ne rentrent pas en compétition mais se complètent plutôt.

Une lame c’est petit, très lourd et très vibrant. Je ne compte plus les grosses perches, les brochets, les silures, les sandres qui se sont pendues aux miennes.  Un leurre incontournable à avoir obligatoirement dans sa boite.

L’alabama rig ou umbrella rig

umbrella rig ou alabama rigTerminons ce tour d’horizon des leurres métalliques avec l’Alabama rig, un leurre là encore inventé par les pêcheurs US qui figure un banc d’alevin. Il suffit de créer une armature en croix avec de la corde à piano et d’y fixer plusieurs têtes plombées équipées d’un leurre souple ou de filaments silicone. On obtient un effet de banc d’alevin qui intéresse au plus haut point les carnassiers.

Malheureusement en France la réglementation  oblige à deux hameçons maximum donc ce montage n’a pas eu le succès qu’il mérite.

Il reste encore quelques inclassables comme le devon, vieux leurre qui finira par revenir sur le devant de la scène et quelques autres comme cette Tête plombée équipée d’une ombrelle (Quadzilla de Zman)  avec quatre palette…..

On peut pêcher tous les poissons sur toutes les saisons avec des leurres métalliques. Ceux ci on un avantage par rapport aux poissons nageurs c’est leur prix, bien en deça des créations japonaises haut de gamme.  S’ils paraissent rustique, il n’en demeure pas moins qu’ ils sont très efficaces, quelquefois meilleurs que les poissons nageurs ou les leurres souples. Il serait dommage de ne pas en profiter.

Gardez la pêche et retrouvez nous pour d’autres articles consacrés aux carnassiers sur esoxiste.com

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3 réponses à Le retour en grâce des leurres métalliques

  1. moi dit :

    Un leurre qui revient de plus en plus avec de très bon résultat ! La base !!!

  2. kermen dit :

    et les devons oubliés ???????

  3. Cloux dit :

    Bonsoir lorsque j’étais gamin , avec mon père et mon frère nous pêchions avec un poisson d’étain ( petit poisson brillant et lourd armé d’un hameçon double au bout de la bouche et percé au milieu de la queue pour l’attacher à la ligne ) Ce poisson d’étain était dandiné à la verticale dans les trous d’herbiers devant les souches ou devant les nénuphars , les perches ne résistaient pas devant ce leurre et parfois un brochet ou un bass se laisser tenter