Bref, je suis rentré bredouille

Ce matin, réveillé à 5 heures.
Sans l’alarme de l’iPhone, tout seul, comme ça.
J’ai pris mon petit déjeuner, renversé de la confiture partout, tu parles, à cette heure là tout le monde en ferait autant. Nettoyé avec une éponge. Fait tomber l’éponge. Sali le carrelage. Pas nettoyé le carrelage, faut pas déconner.
Et je suis parti à la pêche. Sur la plage, à Nice, à la sortie du Paillon.
Évidemment, il y avait déjà un mec à la place que je voulais.
Je lui ai dit « salut » il m’a répondu « salut ».
J’ai prospecté la zone avec un gros popper, leurre le plus adapté à mon avis à cette heure matutinale. Rien. Pas un suivi, pas une attaque. Mais c’est rigolo de faire plein de « pop », au moins ça met de l’animation.
Est arrivé un autre mec, il m’a dit « ça mord » j’ai répondu « non » il a dit « ah » j’ai répondu « groumf ».
Le soleil s’est levé. J’ai changé de coin. Rencontré un pote pêcheur. Je lui ai dit « salut » il m’a répondu « salut ».
Il m’a dit « putain, t’as vu ? » j’ai dit « quoi ? » il a dit « la chasse là bas, à 300 mètres ».
J’ai mis mes lunettes, j’ai dit « putain, c’est énorme ! ».
Il a dit « oui, une liche. 15 kilos au moins ».
J’ai dit « oui, une liche, sûrement ».
Il a dit « c’est trop loin ».
J’ai dit « ouais, c’est trop loin. Mais elle va peut-être se rapprocher ».
Elle s’est pas rapprochée.
J’ai eu envie d’un café, je suis parti.

Bref, je suis rentré bredouille.

Bredouille ? Peut-être.
Mais j’ai pris du plaisir à être là, au bord de la mer, avec juste des mecs comme moi, des pêcheurs assez tarés pour se lever si tôt.
J’ai vu, de trop loin, un gros poisson chasser et sauter et bondir hors de l’eau. Je ne l’ai pas pris, et alors ?
J’ai croisé une bande de canards, neuf canards, je les ai comptés, qui faisaient trempette dans la Méditerranée. C’est sympa les canards, et toujours un peu surréaliste de les voir barboter juste devant le Négresco.
Et surtout, j’ai assisté à un sublime lever de soleil au dessus du cap de Nice. J’ai beau connaitre le truc, m’y attendre, chaque fois que je suis assez matinal, je me fais éclabousser avec bonheur par cette gloire rouge, bonjour Soleil, oui je sais que je souris bêtement, c’est que je suis content de te voir, mon pote.
Ah oui, et puis aussi l’air de la mer a guéri mon début de rhume.